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Hellfest Deuxième journée… et changement de rythme.
Cette fois, l’amplitude est totale : de 10h à 2h du matin, le site vibre non-stop, la chaleur tape fort dès la matinée, et les allées sont pleines dès midi. Pas de doute, la foule est là, bien décidée à en découdre. Et comme souvent, les premiers vrais dilemmes de running order ne tardent pas à arriver.

Furies vs SUN – premier clash au sommet

On attaque avec une opposition inattendue mais révélatrice de la richesse de cette affiche : Furies sur l’Altar et SUN sur la Mainstage.
Deux groupes, deux styles, deux visions du metal féminin.

Furies balance un heavy metal racé, maîtrisé, avec une vraie énergie scénique. Le public est compact, l’ambiance déjà chaude.
De l’autre côté, SUN, et son concept “brutal pop” (c’est ainsi qu’elle le qualifie) surprend. Mélange de fragilité et de violence, l’ex chanteuse de psychobolia a de la voix et a parcouru du chemin depuis. On coupe le set en deux, mais c’est assez pour confirmer que la scène féminine n’est pas là pour faire de la figuration.

Hexecutor et le thrash sans compromis

Deuxième dilemme de la journée : Hexecutor vs Castle Rat.
On aurait aimé courir entre les deux scènes, mais la prestation sans concession d’Hexecutor sur l’Altar nous cloue sur place.
Thrash rugueux, riffs assassins, attitude old school : le genre de concert qui te fait oublier le planning.

Burning Witches, prestance et puissance

Elles étaient attendues… et elles n’ont pas déçu.
Les Burning Witches, toujours sur l’Altar, envoient un set impeccable.
Un décor léché, une mise en scène millimétrée et surtout un heavy metal efficace qui puise autant dans le classicisme que dans une énergie très actuelle.
Ça joue fort, ça joue juste, et le public en redemande.

Nervosa, la claque brésilienne

Troisième “clash” de la journée : Arabrot ou Nervosa ?
On connaît bien Arabrot qui nous avait conquis lors de sa prestation au Hellfest 2019, mais cette fois, on mise sur l’inédit.
Nervosa, quatuor brésilien 100% féminin, déborde de rage et de technique.
Un set massif, bien plus impactant qu’attendu. Une belle surprise et un vrai moment de sueur sous l’Altar.

The Warning – jeunesse et efficacité

Passage en Mainstage pour découvrir The Warning, trio de sœurs venues du Mexique, qui continue sa montée fulgurante dans la scène rock/metal internationale.
Si certains grincent encore des dents à l’idée de les voir sur une si grosse scène, leur prestation vient remettre les choses à plat.
Solide, carré, généreux : The Warning montre qu’elles n’ont pas été propulsées là par hasard.

Manegarm – une virée scandinave sur la Temple

Changement total d’ambiance sous la Temple, où Manegarm déploie son black/viking metal épique, chargé d’hymnes guerriers et de mélodies folk.
Le public, compact et conquis, scande les refrains et tape du pied.
Un set bien calibré, visuellement sobre mais efficace, qui confirme la solidité live du groupe suédois.

🍺 Tankard – à consommer sans modération (sauf si vous êtes sobres)

Après Manegarm et une petite pause bien méritée, on retourne sur l’Altar pour une autre forme de rituel : Tankard.
Et comme toujours avec les Allemands, on ne vient pas chercher la surprise, mais l’efficacité brassicole.

Le groupe débarque avec sa bonne humeur légendaire, ses hymnes à la bière et ses refrains qu’on a envie de hurler chope en l’air.
C’est du thrash old school qui sent la mousse et la sueur, servi avec un gros clin d’œil et zéro prétention.
C’est du thrash convivial, c’est généreux, c’est Tankard !
En fait, ils sont un peu comme leur nom : un récipient à décibels dans lequel on replonge toujours avec plaisir.
Une mise en jambes idéale avant Exodus, et une bonne rasade de fun au milieu du chaos métallique.

Exodus – les patrons de la scène

S’il fallait désigner le groupe de la journée sur l’Altar, ce serait sans hésiter Exodus.
Ils sont venus, ils ont vu, ils ont tout écrasé.
Un thrash brut, droit, impitoyable.
Pas d’effets, pas de pause, juste une leçon.
Ce soir, Exodus était roi.

Muse – la curiosité (presque) interdite

Impossible de ne pas évoquer le nom qui a enflammé les débats de cette édition du Hellfest 2025 : Muse.
Tête d’affiche atypique, souvent jugée hors-sujet par les puristes, le groupe britannique a pourtant réussi à retourner une bonne partie du public présent.

De loin, on observe. Par curiosité. Par méfiance aussi.
Et ce qui aurait pu être un show déconnecté se transforme en véritable performance taillée pour le festival : setlist energique, show impressionnant avec des écrans qui n’arrêtent pas de voler au dessus du groupe, des flames et de l’entrain qui nous font oublier les problèmes techniques (chant ou guitare qui disparait par moment)…
Finalement, on reste. On rate Sacred Reich, mais on assume.
Muse a joué le jeu. Et a gagné son pari.

Heilung – la transe retrouvée

Heilung, qui est déjà passé par Clisson, revient cette fois sur la Mainstage… et c’est une autre dimension qui s’offre a nous. Je n’avais jamais réussi à accrocher sur ce que propose le groupe. Mais à force d’entendre qu’il fallait que je leur laisse une chance, je me suis laissé porter. Et quelle claque.

Un rituel. Une cérémonie.
La scénographie est folle, les lumières, les projections, les mouvements… Tout est millimétré mais habité.
Un moment suspendu, hors du temps, où la foule bascule dans un autre monde.
Je tente une échappée vers la Warzone après deux titres, mais j’y reviendrai.

Sex Pistols ft. Frank Carter – le rendez-vous (presque) raté

À quelques centaines de mètres d’Heilung, les « Sex Pistols » version 2025 foulent la Warzone, avec Frank Carter au micro. Sur le papier, c’est historique. Dans la réalité ? C’est surtout décevant.

Impossible d’approcher tant la Warzone déborde, ce concert mythique était un des plus attendu de cette journée. Malgrès cela, je tente de me frayer un chemin, je fini par écouter un morceau de loin.
Ça ne prend pas. je trouve que ça manque cruellement d’énergie et de synergie avec le public.
(Quelques semaines plus tard, je retenterais l’expérience au jardins sonores à Vitrolles, ou j’aurais le temps d’écouter le concert en entier, j’aurais malheureusement la même impression.)
Je fais donc demi-tour et retourne voir la fin d’Heilung, comme on retourne dans un rêve qu’on ne voulait pas quitter.


Le Hellfest 2025 – Jour 2 s’achève dans la brume scandinave et les percussions rituelles.

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