Remerciements à Olivier Garnier et Matthieu Drouot pour les accréditations
Texte et photos par Martine Varago
Dream Theater + Europe + Vanden Plas + Wings of Steel
Une journée placée sous les sons années 80
Avec un peu plus de 6000 entrées chaque jour, le vendredi et le samedi dont un pic de plus de 16000 entrées attendu dimanche avec Slipknot en tête d’affiche, le public de Nancy est complètement métal.
Wings of Steel au charisme hard rock naturel
Les ailes d’acier, en tournée « Fly Over Europe » se présentent en cette fin d’après-midi pluvieuse devant une foule de milliers de personnes. Pour ces hardrockeurs, c’est un défi à relever. Mais ils possèdent naturellement du charisme et de l’énergie et tout de suite Wings of Steel nous apportent de la chaleur par leur hard rock aux influences 70-80 dont celle de Van Halen. Parker Halub, le guitariste au beau torse nu, a un style de guitare rappelant Slash à ses débuts. Il joue sur une Jackson bleu métallisé et orne le bout du manche de sa six-cordes d’un foulard de couleur bleu Prusse. Quant à Léo vêtu d’un pantalon en cuir noir à laçages et d’une chemise blanche chante de façon sublime. Le duo complète son line-up avec le bassiste Mathieu Trobec, originaire de Belgique, le batteur, Marcel Binder, et un second guitariste franco-suisse, Stefan Bainet. Leur spectacle est parfait, le choix des morceaux aussi et Parker se courbant en arrière dans une pose sublime pour le plaisir des photographes. Venus jouer aux Étoiles en mai 2024 sur une petite scène, cette prestation révèle un groupe à la hauteur d’une grande scène.
Setlist Wings of Steel
- Fall in Line
- Liar in Love
- Cry of the Damned
- She Cries
- Winds of Time
- Rhythm of Desire
- Wings of Steel
Vanden Plas du metal prog, marque de fabrique du groupe
Le second groupe se nomme Vanden Plas. Quintet allemand de metal progressif avec une setlist bien ficelée partant de « Push » à « Sanctimonarium », Vanden Plas propose une performance de référence. Le groupe s’affiche en pleine forme, affichant à la fois son expérience de 30 ans, ses talents incensés de musiciens et d’interprètes. Avec Andreas Lill à la batterie et Torsten Reichtert aux cordes de basse, ils assurent d’une section rythmique de premier ordre, solide et extrêmement polyvalente. Avec les coups dynamiques dans les graves de Reichert, ils ont un joueur monstre dans leurs rangs. Les accords sont puissants et subtiles à la fois, avec Andreas à la batterie ingénieuse mais lourde, fortifiant leur son prog sombre et sinistre. Le claviériste, Alessandro de Vecchio, crée une tapisserie sonore luxuriante de touches enrichissant le son du groupe. Des tourbillons de notes jouées avec grandiloquence, des tourbillons au clavier ardents nous font vivre des moments intenses. Les chansons sont interprétées avec splendeur par Andreas et complètent ce show harmonieux. Son frère, Stephan Lill, joue des riffs intenses et mémorables, puissants et entraînants qui résonnent avec élégance et se détendent avec intensité et style. Ses mélodies merveilleuses sont la marque de fabrique du groupe et approfondissent le son lourd et sombre. Cela lui donne ce sentiment glorieux et merveilleux.
Setlist Vanden Plas
- Push
- Holes in the Sky
- Sanctimonarium
- Far Off Grace
- Cold December Night
- My Icarian Flight
- Vision 13teen – Stone Roses Edge
- Postcard to God
Europe ravit ses fans
Le célèbre groupe des années 80 connu pour ses tubes comme « The Final countdown », « Rock the Night », « Cherokee » pour n’en citer que quelques-uns démarre à 20h45. Sur un écran géant, se projette un arbre noir mort sur fond rouge. On peut entendre un morceau de musique classique avant que «Broken Wings » n’entame le show. Le hard rock FM est revenu et les fans en sont reconnaissants. Devant un public enthousiaste qui connait tous les mots de chaque chanson, ce concert rappel que le quintet suédois est chevronné. Quelques crowds surfers se démènent. Bien que la pluie s’invite au passage, cela ne met pas fin à l’ambiance. Le morceau le plus filmé est sans aucun doute le bouquet final, « The Final Countdown », si reconnaissable à ses notes de clavier. En fin de show, Joey Tempest le chanteur déclare : « See you guys, you’re fuking amazing » ! Et se termine ainsi le show.
Setlist Europe
- On Broken Wings
- Rock the Night
- Walk the Earth
- Scream of Anger
- Sign of the Times
- Hold Your Head Up
- Carrie
- War of Kings
- Open Your Heart
- Prelude
- Last Look at Eden
- Ready or Not
- Superstitious
- Cherokee
- The Final Countdown
Dream Theater avec de nouveau Mike Portnoy aux baguettes en or
La tête d’affiche de cette deuxième soirée, n’est pas moins que Dream Theater. Avec leur metal progressif et leurs morceaux complexes et techniquement précis, on assiste à un véritable spectacle de musiciens virtuoses. Avec le retour du premier batteur Mike Portnoy et quatre décennies d’expérience, le combo de prog lance la machine en route. Une batterie composée de trois grosses caisses et un nombre incalculable de cymbales occupent le quart de l’arrière scène. Les jeux de lumières et de lasers se marient bien avec le style.
La performance mise en scène met en valeur les morceaux diversifiés avec brio. En effet, certains des points forts brillent encore, par exemple, les mélodies de « Under a Glass Moon ».
Mike de retour, se sent comme à la maison, perché derrière ce qui semble être le plus grand ensemble de batterie qu’il ait jamais pris sur la route. Bien que le kit soit énorme, l’ego de Mike en tant qu’artiste semble avoir diminué. Peut-être est-ce une démonstration intentionnelle de respect pour la dynamique du groupe qui avait continué sans lui. Il semble maintenir intentionnellement un comportement scénique plus gracieux, moins avide d’attention. Certes, Portnoy met en avant son son et son style emblématiques et propulse le groupe comme s’il n’avait jamais manqué un beat pendant les 13 années où il était absent. Bien que Mike Mangini ait fait un travail incroyable en mettant ses pieds dans de grandes chaussures pour garder le train de Dream Theater en marche, il est impossible de ne pas reconnaître que Portnoy et Petrucci sont les jumeaux géniaux du prog metal de New York. Ces génies nous font voyager pendant 90 minutes jusqu’à « Pull Me Under ».
Setlist Dream Theatre
- Night Terror
- Act I: Scene Two: II. Strange Déjà Vu
- Act I: Scene Three: II. Fatal Tragedy (With brief “Through My Words” instrumental prelude)
- Under a Glass Moon
- Panic Attack
- The Enemy InsideMidnight MessiahA Rite of Passage
- Peruvian Skies
- As I Am
- Pull Me Under
JOUR 3 – SLIPKNOT EN APOTHÉOSE, MASS HYSTERIA en rage, le final explosif du Heavy Week-End
Slipnot + Mass Hysteria + Rise Of The North Star + Nothing More
Dernière journée pour le Heavy Weekend, ce dimanche, au Zénith du Grand Nancy. Environ 16 000 personnes ont pris d’assaut l’enceinte pour les concerts de Nothing More, Rise of the North Star, Mass Hysteria et Slipknot. Un final en apothéose, d’une heure quarante : le plus long concert de ces trois jours. Le public du Zénith est bien plus dense, en ce troisième jour. Dès le début de soirée, l’ambiance est à 200%, et les surfeurs de foule sont bien plus nombreux que lors des deux premiers jours. Cela donne le ton.
Nothing More enflamme le Zénith de Nancy
Dès les premières notes, la journée commence fort. Nothing More, groupe de metalcore texan fondé en 2003, enflamme le Zénith du Grand Nancy. Premier groupe du dernier jour du Heavy Weekend, les Américains mettent tout le monde d’accord et lancent les premiers slams et pogos.
Et des slams, il y en a pléthore, ce dimanche, au Heavy Weekend.
Setlist Nothing More
- Carnal
- House on Sand
- If It Doesn’t Hur
- StuckAngel Song
- Let ’em Burn
- Jenny
- Go to War
- This Is the Time
Rise of the North Star met tout le monde d’accord
Rise of the North Star, groupe de metal fusion originaire de Paris, met tout le monde d’accord. Bien armé et fortement acclamé, on connaît tous son identité musicale dans le fusion metal, alliant rap et metal à merveille. Mené par leur chanteur Vithia, le quintet déploie une énergie époustouflante et enflamme littéralement la fosse.Et très rapidement : les premiers slams, circle pits et pogos surgissent au sein de la foule. Malgré un problème technique de la guitare, les fans ne décrochent pas. Le cerisier très populaire dans la culture japonaise dont s’inspire ROTNS habille la scène. Tout comme les kanjis au pied de la batterie nous rappellent la très forte influence qu’a le Japon sur la musique du groupe.
Setlist ROTNS
- Nekketsu
- Welcame (Furyo State of Mind)
- Crank It Up
- Here Comes the Boom
- One Love
- Showdown
- Neo Paris
- Bosozoku
- Demonstrating My Saiya Style
- Rise
- Again and Again
Mass Hysteria attise les furieux
Tenaces. Certes, après trente ans d’existence, Mass Hysteria l’est toujours. Le quintet avec leur volonté de proposer des chansons en français avec un fort potentiel émotionnel a devant lui son public mais pas que. Dès l’arrivée des musiciens Yann Heurtaux (guitare), Frédéric Duquesne (guitare), Atom (basse) et surtout du frontman Mouss Kelai, une clameur retentit dans l’arène et une horde de bras se lève. Raphaël, le batteur s’assoit, entouré des lettres M et H de chaque côté de son instrument pour donner un air de « je m’installe au Heavy weekend » de Nancy.
Jouant juste avant Slipknot, ce gros enjeu pour le groupe français est vite défié. Comme l’a confié leur guitariste Yann Heurtaux, ils se montrent confiants car ils ont déjà joué devant des mastodontes. Et cette confiance se voit tout de suite. Face à Nancy, Mouss montre tout de suite sa joie d’accueillir les fans. Pour démarrer leur show, ils choisissent de faire sonner quelques morceaux souvent joués comme «Mass Veritas», «Positif à Bloc» ou encore «Chien de la Casse» fort appréciés des connaisseurs de musiques extrêmes.
C’est parti pour près d’une heure de furie et de circles pits ! L’ambiance metal repart sur « L’Enfer des Dieux », «Plus que du métal » avec le public qui reprend gaiement les paroles en chœur.
On retrouve le grand Mass Hysteria. Fred et Yann envoient la sauce avec leur riffs accrocheurs et puissants. Atom, à la basse, virevolte tandis que le batteur martèle à coup de blasts les caisses.
Le spectacle passe à une vitesse folle et c’est déjà l’heure de la fin. Tout au long du concert, les gens sont donnent à cœur joie : pogos, circle pits et sauts incessants. Autrement dit, un concert de furieux et de furieuses, un concert de Mass Hysteria !
Setlist Mass hysteria
- Mass Veritas
- Positif à bloc
- Chiens de la casse
- Vae Soli!
- Notre Complot
- L’inversion des pôles
- Nerf de boeuf
- Se brûler sûrement
- L’émotif impérieux
- Reprendre mes esprits
- Arômes complexes
- L’enfer des dieux
- Tenace
- Contradiction
- Plus que du métal
Slipknot, en apothéose
Les nonets que sont Slipknot interprètent quelques hymnes comme « Sic », « People=Shit » qui les a lancés dans la stratosphère metal. Tous les fans sont super excités d’entendre ces chansons dépoussiérées et soufflées. Les lumières passent du vert émeraude au bleu puis au rouge cerise, voire indigo selon les titres et renforcent l’ensemble du spectacle à la fois brillant et effrayant. Dans un tourbillon metal de chaos et de musicalité, le frontman Corey Taylor, aux yeux rouges, fait face à des milliers de personnes et annonce que « Clown est absent aujourd’hui pour des raisons familiales ». Mais, comme d’habitude, Slipknot brille dans ce set, grattant et injectant des beats et des effets sonores d’horreur qui résonnent autour de cette vaste arène.
Avec un clin d’œil aux costumes et aux nouveaux masques, le groupe d’Iowa continue avec « Duality », « Spit it out », « Surfacing » et « Scissors » en final.
La scène se transforme en champ de bataille sonore. Entre slams, circle pits, riffs acérés et hurlements cathartiques, ce final embrase la foule.
Porté par quatre groupes aux styles bien trempés, ce dimanche sous haute tension domine par le retour de Slipknot dans une forme démoniaque.
Setlist Slipknot
- Sic
- People=Shit
- Gematria
- Wait and bleed
- Nero Forte
- Yen
- Psychosocial
- The Heretic Anthem
- The Devil in I
- Unsainted
- Duality
- Spit it out
- Surfacing
- Scissors