Genre: black metal, deathmetal core
Objectif live revient sur un excellent EP passé un peu inaperçu dans la pléthore des sorties récentes, Nocebo du latin nocere ( je nuirai) et sa première œuvre produite « Sic semper Tyrannis » La formation nous offre un album contrasté et de prime abord complexe, le décor est donc planté, ouvrez bien vos oreilles !!!
Une petite présentation du groupe s’impose, il est principalement composé de deux protagonistes NC alias Nico, multi instrumentiste alsacien et JP basé en Normandie, qui occupe le poste des vocaux, d’autres musiciens sont venus se greffer au gré des morceaux : Sab Elvenia au chant , François « Karkek »aux cuivres, Jay à la basse sur tous les titres … entre autres artistes …
Le projet Nocebo a vu le jour en 2022, le groupe s’est lui-même collé l’étiquette de métal extrême moderne, j’aurais classé ça dans le blackdeath teinté metalcore pour ma part, mais c’est long pour une étiquette, alors gardez en tête que c’est du métal extrême, en gros ça n’est pas de la musique de fillettes, que les choses soient dites.
L’EP, composé de six pistes, débute par le trépidant « Our Sins » blast beat à fond les ballons et black metal plein les esgourdes, contrastant avec un chant très hardcore, c’est brutal, détonnant, agressif mais ça me plaît vraiment car c’est très bien fait, le contraste du chant détonnant avec la musique donne une saveur sans pareille au morceau, on pourrait comparer avec Le groupe Benighted pour le côté bourrin mais les passages mélodiques sont tellement présents, que la comparaison s’arrête là.
Les titres s’enchainent, on y trouve toujours ce côté ambivalent qui donne une originalité toute particulière au travail du groupe, tantôt tragique, émouvant, parfois violent, on ne reste pas insensible au son Nocebo, le chant de JP m’évoque tantôt Pantera ou encore Lamb of God, le coffre puissant du chanteur m’impressionne par sa force, ça faisait longtemps que je ne n’avais pas été impressionnée par une voix dans les albums récemment sortis, je salue donc cette performance.
Musicalement, on ne reste pas sur notre faim, c’est varié et stylé, on y retrouve les bons vieux ingrédients du black métal mais pas que … c’est parfois symphonique, notamment sur les derniers morceaux, grandiloquent et Mélodique j’ai particulièrement aimé le titre « Nothing left » pour son flow violent teinté indus en intro, un petit côté Demanufacture pour ceux qui connaissent Fear Factory, le chant quand à lui détonne toujours autant, j’ai apprécié les solos bien travaillés qui apportent une profondeur au titre, et qui viennent casser un peu la brutalité du chant, ça donne un côté très bien équilibré au final, même si la sensation de révolte et de haine reste prédominante, insufflée par le chant hargneux de JP et les riffs des guitares surannées
J’aime la structure et la cohérence des morceaux, pour une première œuvre, c’est brillant de professionnalisme, très réussi, abouti.
« Through the Scattered Ashes » fait également partie des titres phare de l’album, différent, il vient rompre la dynamique rythmique de l’album, plus intimiste et plus mélacolique aussi. Il aborde avec brio le thème du deuil et de la séparation, on le ressent dans la voix de JP, le morceau est saisissant, bouleversant.
Je n’ai pas vraiment trouvé de points négatifs si ce n’est que j’aurais apprécié un album plutôt qu’un EP, Un ou deux titres en plus auraient sublimé l’œuvre , mon avis n’est que suggestif.
Grâce à un travail minutieux et passionné que Nocebo a su nous offrir un premier album riche, avec une identité très marquée, on espère vivement une suite tant cette première galette prometteuse, nous a vendu du rêve. De par sa richesse musicale, la qualité des morceaux, l’originalité des voix, la présence des cuivres ( interprétés par Karkek) viennent clôturer ce dernier morceau en apothéose.
Nous espérons que votre voyage dans cette œuvre pleine de hargne, de mélancolie, riche en singularités, saura vous interpellé autant qu’elle ne nous a pas laissée insensibles ici à la rédaction d’objectif live